Le temps n’était pas très joyeux aujourd’hui. L’automne était bien là. La pluie, les feuilles qui tombaient des arbres et surtout c’était une période de déprime assez général. Rares étaient les heureux en cette période de l’année. Moi ça ne m’affectais pas plus que d’habitude. Non pas que l’automne n’avait aucun effet sur moi mais plus parce que j’étais monotone tout le reste de l’année. Je jetai un coup d’œil à la fenêtre. Ce n’était vraiment pas motivant… Et il n’était que dix heures du matin, comment ça serait ce soir. T.J vint me trouver pour me demander si je voulais jouer avec lui à un jeu vidéo. Il avait l’air aussi ennuyé que moi. J’acceptai. On jouait pendant quatre bonnes heures à un jeu sur de guerre (je le battais à tous les coups bien sur) avant qu’il ne me laisse pour aller retrouver cette collègue avec qui, il avait commencé à flirter. J’en étais heureux pour lui, j’avais peur que le lourd secret que je lui forçais de garder ne le coupe de toute vie sociale… Ce qui s’était en faite passé jusqu’à qu’il la rencontre… Et encore il avait d’abord fais le choix de laisser tomber, toujours pour moi, mais il a fini par quand même aller lui parler à mon grand soulagement. Enfin bref, il était partie et comme à chaque fois qu’il le faisait, je me retrouvais seul dans l’entrepôt. J’aurais pu aller travailler sur mon projet de remède mais la motivation me manquait fortement. Je décidai donc d’aller faire un tour en ville, en passant par les toits. J’observais chaque personne qui passait et je l’enviais. Je me disais que moi je n’avais pas la chance de pouvoir me promener à visage découvert et que je n’avais juste pas la chance de pouvoir vivre… J’étais quand même déclaré mort pour tous. Sans m’en rendre compte, en marchant pendant près d’une heure je finis par me retrouver tout proche du commissariat où travaillait Catherine.

Mon subconscient devait trouver que ça faisait trop longtemps que je n'avais pas jeter un oeil sur elle voir si elle allait bien. On était vendredi soir et elle était en train de bosser sur des papiers au bureau. Ça me fit sourire en y pensant. J'aurais pu l'observer des heures mais son médecin légiste arriva. Je décidai donc que j'avais fait mon temps ici et que je ne devais pas rester à les regarder roucouler lorsque j'entendis le téléphone de Catherine sonner (c'était pratique d'avoir une ouïe sur développé !). D'après ce que Catherine dit à Evan après avoir raccroché une fille essayait de se suicider. Je décidais que par précaution, il valait mieux la suivre. Je courus et sautais de toit en toit jusqu'à que j'arrive sur le toit de l'immeuble. J'observais la scène de l'endroit où je me trouvais. Catherine essaya de refaire descendre la jeune fille qui trébucha. Catherine la tenait... Mais elle ne le ferai plus très longtemps et apparemment sa collègue n'était pas encore arrivé. Ni une ni deux et sans même réfléchir au fait que j'aurais pu croiser quelqu'un dans les escaliers, je me rendis à l'étage où Catherine se trouvait et je l'aidais à remonter la jeune fille. Je lui fis un petit sourire rapide, espérant qu'elle ne parlerait pas de moi quand elle ira voir un psychologue. Je lui demandais si ça allait et vérifiais ses signes vitaux. Elle allait bien. Elle était juste sous le choque. Je regardais Catherine mais en même temps les pas dans les escaliers se rapprochaient. Je lui dis « Rejoins moi sur le toit ». Je m'éclipsai aussitôt et couru pour remonter sur le toit. Je l'attendis un quart d'heure le temps qu'elle s'occupe des déclarations et de la jeune fille puis la porte s'ouvrit et c'était elle qui arrivait. « Tu penses qu'elle va bien aller ? » Le déprime était puissante, elle causait des suicides, première cause de mort aux Etats-Unis.

« Je pense, en tout cas elle remercie sans ange gardien d'avoir été là pour elle » Catherine me fit un sourire en disant ça, un de ces sourires auquel je ne pouvais que répondre par un sourire. Je savais que Catherine me voyait comme ça, comme un ange gardien, mais j'avais une toute autre image de moi. Elle s'appuya à côté de moi sur le muret « Je pense que la vie quotidienne et les fêtes de fin d'année qui approchent font faire des bêtises aux gens !! Mais merci, merci de m'avoir aidé à la sauver » Je la fixai un moment et lui fit un sourire, ce sourire que je faisais et qui voulait dire "De rien, j'essaye d'être toujours là quand tu as besoin de moi", même si c'était pas spécialement facile à interpréter. Je comprenais un peu ce que vivaient ces gens qui essayaient de suicider. J'y avais pensé aussi, en me disant que finalement ma mort arrangerait tout le monde et surtout T.J. qui était un peu enfermé à cause de moi... Et en fait en y réfléchissant mieux, j'avais découvert qu'en fait le suicide était un acte égoïste, et que ça n'arrangerai que moi... Alors oui, je pouvais facilement m'imaginer qu'à un moment de sa vie on pouvait penser mettre fin à ses jours. « Comment tu te sens ? Tu n'es pas resté avec T.J ou plus exactement il t'a laissé sortie ? » C'est vrai que T.J. faisait un peu les chiens de garde. En faite beaucoup trop souvent qu'en on y réfléchissait mais ce n'était pas de sa faute. Il faisait pour me protéger et aussi pour se protéger lui. Après tout lorsqu'ils avaient découvert que Catherine avait un lien avec moi, ils l'avaient enlevé, si ils découvraient que T.J. m'héberge, je n'ose imaginer ce qu'ils lui feraient. Je lui répondis en souriant et avec un léger ton d'humour. « En fait, T.J. ne sait pas que je suis sortie. Il avait un rendez vous alors il est parti de bonne heure. » Je lui souriais et avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit je rajoutais. « Oui, tu as bien entendu, T.J a un rendez vous et avec une fille en plus. Il me semble qu'elle travail avec lui. » Je la regardais droit dans les yeux. Elle avait un effet sur moi que je ne comprenais pas très bien encore et que je me sentais incapable d'interpréter. Je détournai ensuite le regard et fixai devant moi avant de prendre une profonde inspiration et de souffler. « Tu sais qu'il n'a pas vraiment tord lorsqu'il ronchonne parce que je sors. C'est un risque pour tout le monde pour moi, pour lui et surtout pour toi. » Je ne voulais pas qu'il arrive malheur à Catherine par ma faute, si il y a bien une chose que je me pardonnerai jamais c'était ça.